Quelle est l'origine de ta passion pour les croquis et l'aquarelle ?

J'ai découvert l’aquarelle en dessinant des coquillages, puis rapidement j'ai adoré dessiner dehors. M’installer aux terrasses de cafés, m’imprégner de l’animation ambiante, profiter de la verdure, du décor, des odeurs… Le croquis in situ permet de faire corps avec le sujet choisi, c'est un bonheur total de prendre son temps, accueillir l’imprévu et s’ouvrir à l’autre. La spontanéité de l'aquarelle et sa rapidité d'exécution me permettent de ne pas être dans un travail rébarbatif, juste capter l'essentiel du bout d'un pinceau avec la légèreté de l'instant présent. Une vraie méditation.


Est-ce que tu préfères croquer ou peindre ?

Parfois le temps que je m'accorde pour dessiner est très court, alors je m'arrête au croquis, avec quelques lignes esquissées au feutre fin. Mais en réalité je préfère l'aquarelle. J'utilise une marque aux teintes très vives, présentes, puissantes. J'ai un peu de mal à rester en monochrome, je m'y suis exercée parfois mais j'avoue que la couleur m'enchante, rend le sujet parfois plus vivant, plus animé. La couleur, c'est la vie.


Peux-tu nous raconter la genèse de ce projet qui est devenu : Compostelle pas à pas ?

Il faut se replacer dans le contexte d'il y a un peu plus de deux ans. Nous avons passé presque une année confinés dans nos appartements. Le mien est parisien, sans jardin. J'ai eu une envie irrépressible de voir du vert, de respirer, de me reconnecter avec la nature. L'idée de Compostelle s'est imposée à moi. J'ai dû beaucoup me renseigner, car même si le projet était en moi depuis longtemps, je n'avais rien planifié. En mars 2021, je suis partie juste pour une semaine, avec mon carnet de voyage et ma petite boite d'aquarelle (car je ne pars jamais sans). Dès le premier jour, je savais que je continuerai. Cette même année, je suis donc partie en mars, en mai et en septembre, à chaque fois en reprenant le chemin où je l'avais arrêté la fois précédente.


Quel est ton meilleur conseil pour préparer sa randonnée ?

J'ai mis dans mon livre Compostelle Pas à Pas toute ma préparation, toute mon expérience et mes conseils. Tout le côté pratique (le poids du sac, les chaussures, la préparation physique...), les itinéraires, les rencontres, les surprises... Si je devais insister sur un conseil spécialement, c'est de partir seul. Quand j'ai annoncé mon départ, tout le monde m'a demandé : "Tu n'as pas peur de marcher seule ?" Peur de quoi ? Marcher seul est un gage de liberté absolue : on avance à son propre rythme, quand on veut, le temps qu'on veut. Marcher seul c'est écouter la nature, elle a tant à nous dire : les bruissements, le vent, les cuicuis, les bêlements, les mugissements... Et puis on n'est jamais vraiment seul sur le chemin.